vendredi 12 juillet 2019

Des conditions de rétention inacceptables au CRA du Mesnil-Amelot

Credit Photo CIMADE

Jeudi 11 juillet, après plusieurs jours d’une violence extrême, La Cimade a pris la décision de retirer ses équipes du centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot pour trois jours.  La politique menée par le ministère de l’intérieur en rétention a des conséquences d’une extrême violence pour les personnes enfermées.

Ces derniers jours, ces violences ont atteint un degré intenable : tentatives de suicide répétées, automutilations, enfermement en cellule d’isolement disciplinaire pour réprimer une grève de la faim, etc.  Dans ce CRA, le plus gros centre de France, situé au pied des pistes de l’aéroport de Roissy en Seine-et-Marne, ces violences ne permettent plus aux équipes de La Cimade d’exercer leur mission d’accompagnement juridique dans de bonnes conditions. 

Ce retrait de trois jours intervient seulement deux semaines après la lettre envoyée au ministre de l’intérieur par La Cimade et 21 autres associations lui rappelant l’urgence de la situation en rétention et la nécessité notamment de prendre en charge les personnes atteintes de troubles psychiques graves. Sa réponse reçue cette semaine mentionne seulement que « la prise en charge psychologique des personnes retenues va faire l’objet d’un renforcement là où les besoins seront identifiés. » Le ministre ne semble pas comprendre l’ampleur du phénomène ni mesurer ses conséquences pour la vie et la santé des personnes enfermées sous sa responsabilité. Pour le reste, dans sa réponse, Christophe Castaner nie la violence de la politique du tout enfermement, la maltraitance institutionnelle de ces lieux de privation de liberté ainsi que les pratiques illégales des préfectures"

La crazette N°2. CIMADE
Et pourtant….
" Une jeune Géorgienne de 16 ans. Le 13 mai, elle a été placée en rétention au centre du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) avec son père, qui était sous le coup d'une interdiction de retour sur le territoire français depuis août 2018. Peu importe que l'adolescente ne soit pas responsable de la situation de son paternel : en France, on ne sépare pas les enfants de leurs parents en situation irrégulière, on préfère placer les familles entières en rétention. Au début de la semaine, rapporte l'association de défense des migrants la Cimade, qui intervient au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, Irina a dû être hospitalisée après avoir avalé des pièces de métal.

Un Tunisien de 32 ans. Père d'une petite fille française âgée aujourd'hui de 5 ans, il était autorisé à ce titre à séjourner en France, jusqu'à ce qu'une condamnation à une peine de prison en 2016 n'entache ses projets. Peu avant sa levée d'écrou, il se voit délivrer une obligation de quitter le territoire français (OQTF). En mars, direction le CRA de Metz, puis celui du Mesnil-Amelot, après qu'il a refusé d'embarquer dans un avion en avril. En mai, il évite une nouvelle fois l'expulsion en déposant une demande d'asile tardive, précise-t-on à la Cimade. Au début de la semaine, Abdel s'est taillé les veines.

Un ressortissant du Cap-Vert âgé d'une trentaine d'années. A l'automne, il lui a été délivré une OQTF. Placé en rétention au Mesnil-Amelot pendant quatre-vingt-sept jours, soit trois de moins que le délai maximum de quatre-vingt-dix jours, il a tenté le tout pour le tout en avalant  un coupe ongle le 15 mai, alors qu'il devait être présenté à l'embarquement, rapporte le Parisien. Hospitalisé à Bobigny (Seine-Saint-Denis), il a subi une opération chirurgicale, les lames risquant de provoquer des lésions internes. " 
 Libération 24 Mai


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