vendredi 30 décembre 2016

L'accueil des réfugiés dans les Yvelines



 
Infos sur les centres d'accueil mis en place depuis 1 an.

Depuis l'été 2015 au foyer ADOMA d'Elancourt : des arrivées en continue, un incendie accidentel sans causer de blessés malgré la panique de ceux qui voulaient récupérer leurs pauvres trésors ou sauter du 3ème, dégâts importants car une trentaine de chambres ont brulées ou ont été enfumés, et ont surtout  rendu impropre à la consommation les vivres entreposés dans les casiers de nourriture  dans la cuisine; les chambres ont été restaurées et les nouveaux arrivants succèdent aux partants, en règle ou dans la nature; beaucoup ont été déboutés du droit d'Asile.

Le vendredi 16 décembre à midi, 2ème fête de Noël, organisée par le collectif "migrants-Elancourt" ! Après la prière du vendredi, ce sont plus de 20 jeunes migrants qui nous rejoignent dans la salle commune décorée,  quelques jeunes afghans et surtout des soudanais; quelques militants du collectifs "migrants-Elancourt" (Nadège) sont là, ainsi que Tiphaine, l'assistance sociale depuis l'été 2015, sa remplaçante en janvier et le directeur du CHUM; (Centre d'Hébergement d'Urgence de Migrants) les jeunes ont préparé énormément de nourriture et 2 menus se font concurrence, sans surprise : un afghan et un soudanais ! Les jeunes ont pris plaisir à préparer leurs plats, variés, bien présentés qu'ils commentent tout en dévorant ! Le dialogue est possible grâce à l'anglais mais certains parlent déjà bien français; leurs démarches juridiques sont en cours. L'ambiance est très sympathique, les portables prennent des photos, nous chantons, quelques courts discours se succèdent dont celui du directeur qui remercie de l'aide apportée par les bénévoles non seulement aujourd'hui mais depuis le début; nous promettons de nous revoir au cours de la nouvelle année !

  A Mézy sur Seine : c'est l'association "AURORE" qui gère le centre; aux dernières nouvelles, sous l'impulsion d'un militant et avec l'accord du chef de centre, des "migrants" ont participé le dimanche 11 décembre à un "chocotrail", en tant que coureur ou au ravitaillement

"CHOCOTRAIL" 2016 La commune d’Hardricourt en partenariat avec les Trinosaures organisent le 3ème Chocotrail le dimanche 11 décembre 2016. Plus de 2000 coureurs s’élanceront des bords de Seine aux plateaux ruraux. Renseignements au contact@chocotrail.com
 Tout le monde était très content !
On projette "une galette de la fraternité" en janvier et un débat public sur les idées reçues

A la péniche "Je Sers" de Conflans-Ste-Honorine (tibétains), à noter :

 La visite du Dalaï Lama, en séjour en France, est venu le 13 septembre à Conflans; 3000 tibétains se sont réunis pour le recevoir; ce dernier a donné le surplus des gains de sa conférence de Strasbourg à l'association "la Pierre Blanche" du bateau "Je sers":

 Un nouveau toit pour les tibétains : une soixante de places d’urgence ont été créées dans le bâtiment de l’ancien bureau d’affrètement, inoccupé depuis près de 15 ans et situé au Pointil, en bordure de l’Oise. « Une convention de mise à disposition gratuite pour une durée de deux ans va être signée avec Voies Navigables de France qui est propriétaire de l’équipement »

Mais ces places sont insuffisantes, des tentes ont été plantées près du bateau "Je Sers"...
Un appel au secours a été lancé le mois dernier...

 A Triel s/Seine, une "grève" des migrants l'été dernier dénonçait leurs conditions de vie que géraient mal la Croix-Rouge :
Des bénévoles du Secours Catholique ont pu y entrer pour y donner des cours de français.

  A Versailles, aux Mortemets : depuis mars 2016, la structure d'accueil des Mortemets est gérée par la Croix-Rouge; les réfugiés sont plus de 100 hommes, surtout des afghans; là-aussi des carences dans le suivi juridique et des conditions de vie (nourriture insuffisante, absence de soins  médicaux ...) ont été dénoncé par les jeunes migrants logés là; une intervention de la LDH départementale a permis une amélioration sensible.

Nouvelles arrivées de "réfugiés" dans le 78 :

A l'INRIA de Rocquencourt :

Plus d'une centaine de soudanais, d'érythréens et d'afghans mais aussi des guinéens, des somaliens y sont arrivés il y a 15 jours; ils sont logés dans 2 bâtiments de l'INRIA, inoccupés après le transfert d'une grande partie du personnel à Paris; ce sont donc d'anciens bureaux, avec des sanitaires; 2 algécos ont été ajoutés pour des douches et une cuisine; ce centre d'accueil est lui-aussi géré par la Croix-Rouge qui y a mis en place du personnel salarié ainsi qu'une société de gardiennage différente (et en plus) de celle de l'INRIA (8 vigiles de jour et 1 la nuit)  

Comme au centre des Mortemets à Versailles et avant, à Triel, (cf. ci-dessus) la gestion par la Croix-Rouge est très problématique : non seulement il y a des carences flagrantes dans l'alimentation, le couchage et la propreté des lieux mais, plus grave : aucun suivi n'est mis en place pour le traitement de leur statut de réfugiés (très nombreux "dublinés") ni pour leur apprentissage du français !

La Croix-Rouge refusant toute ingérence d'associations, les militants et bénévoles prêts à aider les réfugiés ont toutes les peines du monde à distribuer de la nourriture et des habits chauds, à commencer rapidement des cours de français et à les emmener faire leurs démarches juridiques à Dom'asile (à Versailles) afin de faire le point sur leur situation juridique.

Un grand déjeuner festif  de Noël a eu lieu le lundi 12 décembre au Centre 8 de Versailles , organisé par des bénévoles de tous horizons mais à titre personnel : un grand mouvement de solidarité a réuni les migrants venant du Centre des Mortemets de Versailles et de celui de l'INRIA de Rocquencourt; merci notamment à l'Entraide Protestante et à son vestiaire, lui-même complété par des dons de la communauté musulmane de Versailles : les jeunes passaient au vestiaire avant d'aller déjeuner dans la grande salle décorée de sapins et de guirlandes (10 tables de 18 places !) et de déguster la soupe, le plat de résistance (lentilles/courgettes : recette sur demande !) et des gâteaux faits par les bénévoles; des échanges entre migrants et aussi, bien sur, entre migrants et bénévoles ont été chaleureux ! Les sœurs diaconesses, des voisines, sont venues chanter "Qui de nous trouvera un monde meilleur ?"
Pour plus de détails, voir en p.j. le communiqué + l'article des "Nouvelles" de Versailles"; voir aussi sur le site du Parisien :




 Et sur TV fil 78

à Sartrouville :

Il s'agit d'un CHUM (Centre d'Hébergement d'Urgence de Migrants) comme à Rocquencourt.
Il y a actuellement 64 hommes isolés (moyenne d'âge 24 ans), afghans, soudanais, érythréens, somaliens, tchadiens, égyptiens...; 15 sont déjà repartis et ont été remplacés; des femmes peuvent arriver mais pas de famille

2 réunions ont eu lieu avec plusieurs associations (Secours Catholique, ASTI, Croix-Rouge, Resto du cœur...) et des « isolés », simples citoyens pour rencontrer les salariés (1 chef de service et 3 travailleuses sociales) de SOS Solidarité qui gère l'accueil de ces réfugiés; début octobre, après la rénovation totale du West Hôtel qui logeait auparavant des personnes envoyées par le 115, l’association SOS loue cet hôtel à son nouveau propriétaire pour réaliser leur mission. voir http://www.groupe-sos.org/

 Ces réunions de coordination se passent dans une ambiance constructive, laissant à chacun la possibilité de faire des propositions et ainsi "de renforcer le travail déjà fait, en coordination avec les différentes associations et les salariés de SOS - Solidarité", pour "montrer que lorsque nous parlons de BIENVENUE, ce ne sont pas que des mots d'ordre vidés de leur sens".
Plusieurs fronts y sont abordés : apprentissage du français, nourriture, habits, sorties, rencontres, solidarité,...

A Morainvilliers

L'arrivée de nouveaux migrants à Morainvilliers (2700 hab.) est récente; pour l'instant, une trentaine de migrants est arrivée, pour une période limitée, du 12 décembre 2016 au 24 avril 2017; ils sont logés dans "le château de Morainvilliers" (XVIIIe siècle), ce sont les "Petits Frères des Pauvres", propriétaires de cette maison de vacances pour retraités, qui en ont fait la proposition à la préfecture, malheureusement très mal reçue par la population ! La maire, dès l'accord du préfet, a répondu que c'était "un choix totalement inapproprié" car la ville est "d'un accès limité par les transports en commun, la taille et l'absence de commerces" dans sa ville.

Une réunion publique a eu lieu le mercredi 7 décembre avec la participation :
- des "petits Frères de Pauvres" qui se sont faits hués !
- l'association "Aurore", gérante de ce centre
- le sous-préfet de Saint-Germain-en-Laye

Voir l'article sans complaisance de la Gazette en Yvelines
(Des articles et des vidéos haineuses circulent sur internet...)

 Le point sur les migrants arrivés dans les paroisses du diocèse de Versailles

Quelques chiffres concernant les familles actuellement accueillies dans les paroisses du 78 :
   63 % des paroisses des Yvelines mènent une action en faveur des réfugiés.
   30 paroisses accueillent 35 familles et deux familles vont bientôt arriver. Deux autres paroisses ont un projet déjà bien avancé.
   Cent familles se sont engagées avec « Welcome 78 » pour accueillir des personnes seules : cela représente 15 demandeurs d’asile accueillis pour un total de 2400 nuitées.
   6 paroisses mènent une action autre en faveur des réfugiés
Pour voir l'ensemble du rapport : "Quel est le bilan, un an après, sur l’accueil des réfugiés dans les paroisses du diocèse de Versailles ?" sur le site du diocèse http://www.catholique78.fr/2016/11/24/an-apreslaccueil-refugies/
Et une vidéo de l'interview de l'évêque sur ce bilan : http://www.catholique78.fr/grandir/leglise-et-societe/les-entretiens/



 Contre les idées fausses !

Actuellement, quand on parle d'aide aux "réfugiés", on est vite accusé de naïveté ! Clichés et idées fausses sont assénés, révélant plutôt un manque d'informations généralisé, mais révélant aussi, hélas, la peur, voire la haine de l'autre, de l'Etranger :

"Ils ne viennent pas de pays en guerre !" (Allusion aux Syriens qui fuient les bombes)

Les jeunes soudanais viennent d'un pays en proie à la guerre civile depuis 2013 (indépendance du Soudan du Sud en 2011) entre le président et le vice-président du pays; cette situation est reconnue par l'OFPRA qui leur donne droit, presque systématiquement, au statut de réfugiés;
(Anglais langue officielle)

En Erythrée, les jeunes fuient une dictature : depuis la guerre d'indépendance contre l'Ethiopie (1991-1993), un dictateur est en place, toléré par les démocraties (service militaire, enrôlant les jeunes hommes et femmes de 17 à 40; nombreuses atteintes aux droits de l'homme..); les érythréens parlent... 9 langues ! Ils peuvent être chrétiens (évangéliques); le rapport de l'ONU en 2015 sur la situation catastrophique dans le pays, permet de leur accorder le droit de réfugiés.

L'Afghanistan : est-il encore nécessaire de parler de ce pays en guerre depuis l'envahissement par la Russie (1979 -1989) puis la prise du pouvoir par les "talibans" chassés par une coalition internationale en 2001 ? Depuis 2004 (République Islamique), le pays est en proie à des troubles graves que fuient les jeunes, aimantés par l'Angleterre...

"Ce sont des hommes (des pères de famille ?) Qui ont fui seuls leur pays en abandonnant leur famille..."

Ceux qui entreprennent ces voyages dangereux (par monts et par vaux à l'Est, par le désert du Sahara et la mer méditerranée au Sud) ne peuvent être que des hommes jeunes et vigoureux, pour arriver vivant jusqu'à l'Europe ...

En Afrique sub-saharienne, c'est souvent le village tout entier qui finance le départ du jeune, sans travail ni avenir sur place, espérant des retombées économiques pour leur village où règne la misère, quand ce n'est pas la guerre, comme au Mali...

"Il faut d'abord s'occuper des "NOS" pauvres"!

Si on peut dire que curieusement, ceux  qui utilisent ce type d'argument ne travaillent pas beaucoup eux-mêmes à l'amélioration de la situation de "nos SDF français", ces derniers ont cependant des droits et des filières d'insertion de longue durée, où ils peuvent échapper à leur sort, au contraire d'un migrant sans papiers, donc sans aucun droit, même pas celui de rencontrer une Assistante Sociale !

Les incidents lors de la construction puis l'ouverture d'un centre d'accueil pour SDF dans le XVIe près du Bois de Boulogne à Paris, ne démontrent pas non plus d'un devoir d'hospitalité ouvert et généreux de la part de nos compatriotes pour leurs compatriotes dans la misère ...

Il existe des brochures et des sites qui s'attachent à en dénoncer ces erreurs grossières;
Voir pour cela :

Le site du journal "le Monde" = les décodeurs

 Le site de "l'Obs.” "s'est penché sur les principaux clichés et intox qui circulent sur les réseaux sociaux. Décryptage"

Les plaquettes de la CIMADE, 46 bd des Batignolles 75017 PARIS.01 40 08 05 34 www.lacimade.org
"Petit guide lutter contre les préjugés sur les migrants"
"Petit guide pour comprendre les migrations internationales"
"Petit guide pour la migration au féminin"
"Petit guide pour comprendre les politiques migratoires européennes"

Réactions pour l'accueil bienveillant des migrants
Scandalisés par le comportement de certains de leurs concitoyens yvelinois et de leurs élus, des réactions de solidarité naissent ou sont nés un peu partout dans le 78 :
un collectif (bénévoles indépendants, Pasteure de Versailles, CGT INRIA, ATD QUART MONDE, RESF, Dom'asile, Secours Catholique...) s'occupe des réfugiés de Rocquencourt (repas de Noël  au Centre 8) contact : phdomergue@yahoo.fr
      - un collectif s'organise à Sartrouville (contact: odile.jouanne@gmail.com)
       et un autre à Morainvilliers (me contacter  cadomergue@yahoo.fr)
      - AR 78  (en octobre) , une association pour "l'Accueil des Réfugiés" dans les Yvelines;
 voir le site très bien fait http://www.ar78.fr/


Article de Catherine Domergue

dimanche 18 décembre 2016

Le maire de Villepreux et ses adjoints sont de plus en plus odieux





Phrase prononcée au Conseil Municipal par le maire. Crédit photo mairie de Villepreux



           Communiqué du Groupe d’opposition divers gauche


 Suite au Conseil Municipal d’hier soir (14 Décembre 2016), et le comportement terriblement agressif de Messieurs Mirambeau et Essling, il nous semble nécessaire de faire ces commentaires :
Qu’un Maire se permette d’agresser verbalement et 

continuellement les membres de l’Opposition à chacune de leurs interventions n’est pas digne de la fonction.
Qu’un Maire se permette d’insulter certains des membres du public en tenant les propos suivants (dixit) :
- « Vous êtes une merde » répété à de nombreuses reprises en écho par Mr Essling 1er Adjoint
- « Nous vous marcherons dessus, nous vous écraserons, et du pied gauche cela nous portera bonheur »
- « Nous sommes nombreux ici et on vous écrasera »
Qu’un premier Adjoint reprenne ces propos et finisse par un « je vous méprise » adressé à l’ensemble de l’Opposition et de certains membres du public, est indigne de la fonction et d’un lieu de la République…
Que nous ne soyons pas d’accord politiquement c’est normal, cela n’empêche pas le respect…



  S Mirambeau et  T Essling au Conseil municipal.
Crédit photo Toutes les Nouvelles

lundi 12 décembre 2016

Conseil municipal à Villepreux jeudi 15 décembre 2016


  Ordre du jour du Conseil Municipal 

Salle du conseil à 20H 
Mairie de Villepreux 

           Les séances du conseil municipal sont ouvertes au public.


vendredi 9 décembre 2016

La mort de la sécurité sociale ?



Tribune de Gilles Perret dans "Le Monde" du 05/12/16
"En entendant François Fillon déclarer lors du débat télévisé avec Alain Juppé qu'il voulait « désétatiser » la Sécurité sociale, je suis tombé de ma chaise. Comment un homme d'état qui brigue la présidence de la République peut-il inscrire dans son programme qu'il souhaite générer plus de misère et diminuer l'espérance de vie ? Car enfin, qu'on ne s'y trompe pas, c'est bien en ces termes qu'il faut expliciter la chose. En confiant la médecine de ville aux complémentaires santé, c'est 50 % du budget de la branche santé que l'on remet à un système plus inégalitaire et moins efficient que la Sécu. Rappelons que tous les citoyens cotisent proportionnellement à leurs revenus alors que les tarifs des complémentaires sont fonction de ce qu'ils peuvent se payer. Rappelons aussi que les coûts de fonctionnement de la Sécurité sociale sont de 6 % alors que ceux des complémentaires santé sont plutôt de l'ordre de 20 %. C'est autant d'argent versé à des fins publicitaires ou à des actionnaires qui n'est pas reversé aux assurés sociaux.
Dans un pays qui n'a jamais été aussi riche depuis la Libération, c'est faire preuve d'une faible ambition politique que d'annoncer du sang et des larmes pour les plus faibles. Rappelons tout même que la France était ruinée lorsque la Sécurité sociale fut créée en 1946, à une époque où le projet politique prévalait sur la question économique. Il fallait tout d'abord offrir la santé, des allocations familiales et des retraites décentes pour tous et ensuite seulement se posait la question de leur financement. Les Résistants, des gaullistes aux communistes, ont ensemble donné corps à une belle utopie qui nous protège encore au quotidien. Lors de sa campagne pour les primaires de la droite, j'avais été abasourdi en écoutant le
 discours de François Fillon devant les chefs d'entreprises. Il disait vouloir faire un « blitzkrieg » social dès son élection. Entendre parler de « blitzkrieg » (en référence à la théorie de la guerre éclair des nazis contre l'Europe) en s'attaquant au programme du Conseil National de la Résistance avait de quoi nous interpeller ! De surcroît par un homme qui ose, certes de façon de plus en plus timide, se revendiquer du gaullisme... Il s'agissait déjà là d'annoncer la couleur comme avant lui l'avait fait Denis Kessler, membre du Medef, qui déclarait en septembre 2007 que la politique de Nicolas Sarkozy, dont François Fillon fut le Premier ministre, devait consister à « détruire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance ». Reconnaissons qu'il y a là une constante dans les projets libéraux qui visent systématiquement à s'attaquer à l'état social bâti en grande partie à la Libération. Alors aujourd'hui que faire face à ces attaques ? Il n'est pas question de rester les bras
 croisés.
Dans un premier temps, et pour le geste, envoyer un DVD de « La Sociale » à François Fillon pour qu'il connaisse mieux l'histoire et les bienfaits de la Sécu. Dans un second temps, poursuivre le marathon entrepris depuis plusieurs mois avec mon film, en portant à la connaissance du plus grand nombre, dans les cinémas tous les soirs et aux quatre coins de la France, la belle histoire et la grandeur humaniste de cette institution telle qu'elle subsiste encore aujourd'hui. Cette entreprise est menée tambour battant, chaque semaine les spectateurs sont plus nombreux, persuadés que c'est bien le travail d'éducation populaire qui permettra d'envisager un monde plus apaisé et plus juste. Nous aurions pu imaginer que la direction de la Sécurité sociale s'empare du film pour mieux se défendre face aux attaques subies. Ce n'est pas le cas. Silence radio. Comme si la dimension politique de cette institution devait être tue au profit d'un discours réduit à des questions administratives et financières. Gageons que François Fillon, après avoir vu « La Sociale », infléchira ses positions et qu'il proposera plutôt une Sécu prenant en charge la santé à 100 %, en abolissant les complémentaires. Irréaliste ? Pas tant que ça puisque c'est ce qui se passe en Alsace-Moselle et que les caisses sont bénéficiaires. 
Après tout, l'intérêt général, n'est-ce pas ce que devrait défendre un candidat à la présidence de la République, au-delà de tout dogmatisme ?"
Gilles Perret, réalisateur de La Sociale