dimanche 5 février 2012

Vers la fin des Services Publics ?


Compte rendu de la conférence débat du 20 janvier 2012 avec Jacques Cotta, journaliste.

Un préambule on ne peut plus clair de Jacques Cotta : « Bon, sans complaisance aucune, je vous le dit tout de suite, en étant prêt à me faire très sérieusement engueuler, le problème est le suivant : je pense qu’ici tout le monde est à peu près convaincu de la nécessité du service public. Donc si le point de départ est de parler en convaincus et si c’est le point d’arrivée, on passe à la galette, on boit un coup et on rentre chez soi… l’intérêt est limité… Je pense que le plus intéressant, est de discuter plus sur le fond, des raisons pour lesquelles nous sommes dans cette situation,  des responsabilités partagées – quitte à ne pas faire plaisir à tout le monde – qui expliquent la situation et puis la discussion qu’il faut avoir sur : comment cela pourrait changer et comment les choses pourraient être modifiées ».
           
Voici le compte rendu de la conférence débat de Jacques Cotta, journaliste.

Un service public est une activité exercée directement par l'autorité publique (Etat, collectivité territoriale ou locale) ou sous son contrôle, dans le but de satisfaire un besoin d'intérêt général. Ce service est égalitaire et les moyens misent en oeuvre devraient être identiques partout en France.
Nous pouvons tous donner des exemples personnels démontrant le contraire…

Depuis l’été 2011, une nouvelle crise  financière  a affolé les places boursières celle de la « dette souveraine ». Le surendettement des États serait dû au laisser-aller des gouvernements qui auraient dépensé sans compter. Il suffirait de couper toujours plus dans les dépenses publiques pour attaquer la dette. Il s’agirait donc de réduire encore et encore les services publics, pour la France les trois versants de la fonction publique, d’État, territoriale et hospitalière, et le nombre des fonctionnaires nécessaires à leur fonctionnement. Les dépenses en France pour les services publics ont donc bon dos. En France comme dans les autres pays, le bond du déficit vient bien des années 2008 et 2009, avec les centaines de milliards injectés dans le système bancaire, les plans de relance et la baisse des recettes fiscales consécutive à la crise. 

Les services publics vont mal, que ce soit la santé, l’éducation, l’énergie, les transports, la poste, la culture ou l’administration. Les services hospitaliers de proximité ferment peu à peu ou deviennent « des services d’attente » pour orienter les patients vers les urgences d’autres hôpitaux. Des déserts médicaux apparaissent où des malades meurent par manque de soins d’urgence.
Dans toute la France, des sous-préfectures et des tribunaux ferment, le nombre de trains diminue dans les petites gares, des classes sont supprimées, les services de maternités sont transférés, le bureau de poste disparaît ou devient un point poste etc.…  

Pour Jacques Cotta, les raisons de cette dégradation sont dues à des consensus mortifères des politiques depuis 30 ans :

1/ Le déficit est une escroquerie intellectuelle  et politique.
Loin d’être directement liés aux services publics, les déficits sont en fait la conséquence d’un véritable siphonnage des fonds publics au profit d’intérêts financiers et d’intérêts privés, des grands groupes du CAC 40 par exemple, à travers des exonérations de cotisations sociales qui, depuis les années 1986-1987, ont atteint en France des centaines de milliards d’euros.
La chasse au déficit, depuis la période ouverte par le tournant de la rigueur dans les années 1983, rogne sur la sphère sociale et épargne la sphère financière.

- La TVA sociale
Depuis 1947 nous bénéficions d’un double salaire, le salaire net et le salaire différé (protection sociale, retraite) ; la TVA sociale serait un cadeau aux employeurs  ponctionné sur les salariés !

2/ La question européenne
Les décisions européennes sur l’ouverture à la concurrence ont entraîné une dégradation des services publics. Une entreprise privée peut-elle assumer un service public ? Impossible car elle ne devrait pas faire de bénéfices !
Nos bien communs ont été privatisés,  la Poste, l’EDF, la SNCF.  Ainsi Le Réseau Ferré de France gère l’ensemble des voies et  60% des rails seront  inutilisables en 2020 !

Depuis l’arrivée de  Nicolas Sarkozy  au pouvoir, la dégradation des services publics s’est fortement accentuée.
À l’éducation nationale, « on donne trop à un grand nombre et pas assez à un petit nombre ». Sarkozy veut modifier les statuts des fonctionnaires ainsi tout devient possible pour exploiter  les salariés, c’est le retour au XIXème siècle !
En ce qui concerne la santé, la loi Bachelot est en train d’achever l’hôpital public. Le secteur privé privilégie les soins lucratifs comme la prothèse de la hanche ou du genou. Soigner un cancer ce n’est pas rentable ! Un médecin hospitalier  a expliqué à Jacques Cotta, que, s’il suivait les directives de Bachelot pour soigner les cas graves de diabète menacé de gangrène, il devrait à terme amputer. C’est bien plus rentable que d’hospitaliser ces diabétiques pendant des semaines !

Au niveau local.
À Villepreux, depuis l’arrivé de  Monsieur Mirambeau, maire UMP, on observe les mêmes dégradations des services publics. Il a licencié les employés territoriaux chargés du ménage pour faire appel à une entreprise privée, entraînant une dégradation notable de ce service. En Juin 2011, le maire a fait voter le PLU qui donne les clefs de la ville aux promoteurs alors que 23 registres de doléance ont été écrits par les Villepreusiens. Il brade les biens de la commune : Il a voulu vendre le théâtre de la ville pour monter une opération immobilière juteuse, ce théâtre est depuis fermé. Le maire a aussi  fermé le théâtre de verdure pour monter une seconde opération immobilière en vendant les locaux des services techniques « car aucun service technique n’a une si belle vue » a-t-il déclaré au conseil municipal. Le maire a fait détruire le skate parc, supprimé certains panneaux d’affichage libre, mis en danger certaines associations en diminuant les subventions, privé de locaux une association culturelle, etc…  Tel Sarkozy, la première chose qu’il a fait en arrivant a été d’augmenter considérablement l’indemnité du maire et des adjoints.




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Cette conférence débat était organisée par :
l'association Les Clayes pour une ville solidaire
et l'association Démocratie et Solidarité à Villepreux

Association Les Clayes pour une ville solidaire
lesclayespourunevillesolidaire@hotmail.fr - www.lesclayespourunevillesolidaire.org
Association Démocratie et Solidarité à Villepreux
democratiesolidaritevillepreux@yahoo.fr - http://democratieetsolidariteavillepreux.blogspot.com
 
 
 

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