Plusieurs bidonvilles des Yvelines où
habitaient des Roms/roumains ont été démantelés depuis un mois. À Triel, Carrières-sous-Poissy fin août, à Montigny, il y
a 10 jours et jeudi dernier à Poissy.
De nombreux enfants se retrouvent déscolarisés et des familles entières se
retrouvent déracinées loin des Yvelines ou à la rue.
Romyvelines, avec 25 associations du département, proposent une mobilisation plus générale à propos du manque de logements ou
d’hébergements sociaux.
Jeudi 19 octobre 2017 à 17h
RASSEMBLEMENT devant
la préfecture
(av de Paris à
VERSAILLES)
Le mot d’ordre est :
PLUS UNE PERSONNE A LA RUE
Vous vous
sentez concernés, venez nous rejoindre avec tous ceux autour de vous qui
partagent cette indignation.
A la veille de la Journée mondiale
du refus de la misère, l'UNICEF France et la Fédération des acteurs de la
solidarité publient les résultats d'une enquête flash, réalisée le 4 septembre
dernier, dans 40 départements, hors Paris. Ce jour-là, jour de la rentrée
scolaire, certains enfants n’ont pas passé la même nuit que les autres en
rentrant de l’école...
Paris, le 16 octobre 2017 - L'enquête nous révèle qu'ils sont nombreux à
avoir dormi dans la rue ou dans des abris de fortune, faute de places dans les
structures d’hébergement d’urgence et d’accès aux logements sociaux. Dans
la nuit du 4 au 5 septembre, 63% des
moins de 18 ans concernés par une demande d’hébergement au numéro d’appel
d’urgence 115, n’ont pas été hébergés. Et, cette nuit-là, seulement 42%
des enfants de moins de 3 ans concernés par une demande d’hébergement ont pu
dormir à l’abri, le plus souvent dans des situations précaires (à l’hôtel pour
67% d’entre eux).
115 : une demande sur deux
concerne des familles
Le 4 septembre
dernier, 4 360 demandes ont été faites auprès des 115 dans les 40
départements du baromètre. Parmi celles-ci, 4 086 demandes d’hébergement ont été effectuées par 4 007
personnes différentes. Durant cette journée, plus d’une demande d’hébergement sur deux concernait des familles, soit 2
120 personnes différentes, contre 32% pour les hommes isolés, 8% pour les
femmes seules, 5% pour les couples sans enfant et 1% pour les groupes sans
enfant et les mineurs non accompagnés.
1 118 mineurs faisaient partie des familles ayant appelé le 115 et 26% d’entre
eux sont issus d’une famille composée de 3 enfants.
Jour de
rentrée scolaire, les enfants concernés par une demande d’hébergement
représentaient 29% de l’ensemble de la population enregistrée au 115. Les mineurs sont ainsi la classe
d’âge la plus représentée, et, parmi eux, 363 enfants de moins de trois
ans dont plus de la moitié (58%) n’a
pas obtenu de solutions d’hébergement. Ces résultats illustrent
l’extrême précarité des familles et des enfants pour lesquels les conditions
minimales d’accueil et de sécurité ne sont pas assurées. Les situations de
mal-logement et de rue mettent les enfants et leur famille dans des conditions
de vulnérabilité, expliquant en partie les stratégies de survie illustrées
notamment par la mendicité.
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Photo UNICEF |
Les familles obtiennent peu de
réponses positives du 115
Le 4 septembre 2017, seulement 36%
des personnes sollicitant le 115 ont été hébergées. Parmi elles, 39% d’hommes
isolés, 40% de femmes seules, 25% de couples sans enfant, 34% de personnes en
famille, 30% de groupes sans enfants. Ainsi, ce jour-là, 1 404 personnes en
famille sont restées sans solution d’hébergement. Ce résultat reflète
l’inadaptation du parc à l’accueil des familles et l’absence de places suffisantes
pour répondre à l’ensemble des besoins d’hébergement.
Parmi les 1 172 mineurs concernés par une demande d’hébergement, 63% n’ont pas obtenu de solution
d’hébergement pour la nuit du 4 septembre. La présence d’enfant(s) parmi
les familles appelantes n’a pas eu cette nuit-là une incidence sur
l’attribution de places d’hébergement.
Lorsque les mineurs sont
hébergés, ils le sont majoritairement à l’hôtel (58% contre 35% pour la
population générale), et, dans une moindre proportion en centres d’hébergements
d’urgence (30%) et en structures hivernales (6%). Sur les 435 mineurs orientés
ce jour-là, un seul a été orienté vers un CHRS avec sa famille. Ce constat
alarmant interroge la dégradation des conditions d’hébergement proposées aux
enfants et à leur famille ainsi que la capacité du plan de réduction des
nuitées hôtelières à faire face à l’augmentation des sollicitations et à
proposer des solutions alternatives inconditionnelles.
A Paris, seule une famille sur 10
se voir proposer un hébergement pour le soir même
Il est urgent de repenser
l’offre d’hébergement à destination des familles et des enfants pour assurer un
accueil et des conditions de vie qui respectent leur dignité, leur intimité et
le quotidien d’une vie familiale adapté aux besoins d’un enfant.
Chaque nuit le 115 de Paris héberge
plus de 4 500 familles représentant plus de 14 000 personnes. Malgré
cela, toutes les demandes ne peuvent aboutir à une solution
d’hébergement. Le 4 septembre 2017, 247 familles (743 personnes, dont 386
mineurs) ont formulé une nouvelle demande au 115 de Paris. Parmi elles, seules
33 (67 personnes, dont 34 mineurs) ont eu une réponse positive. 214 familles (678 personnes, dont 352 mineurs)
sont donc restées sans solution d’hébergement faute de place disponible, soit
près de 87%.
En Seine-Saint-Denis, seuls 12%
des mineurs en famille ont été hébergés
En
Seine-Saint-Denis, 142 mineurs en famille ont été concernés par une demande
d’hébergement le 4 septembre dernier. Parmi eux, seuls 17 ont été orientés vers une place
d’hébergement, soit 12%. Ce 4 septembre 2017, les enfants de moins de trois ans
n’ont pas été épargnés par cette absence de solution. Et sur 37 enfants de moins de trois ans concernés par une demande
d’hébergement, seuls 6 ont pu être mis à l’abri.
Dans ce département, l’orientation des familles est systématiquement effectuée
vers l’hôtel dès que leur composition familiale le permet, donc les familles
nombreuses sont rarement hébergées faute de solutions d’hébergement adaptées.
La vie à l’hôtel en Ile-de-France
Les familles qui sollicitent le 115
dans le 93 sont orientées vers des hôtels, situés dans l’ensemble de la région
Ile-de-France. Ces hôtels n’offrent pas un cadre bien-traitant pour l’enfant et
sa famille. Les chambres d’hôtel sont petites et contraignent les membres de la
famille à vivre dans la promiscuité, sans respecter l’intimité de chacun. Les
possibilités de cuisiner sont réduites voire inexistantes, avec parfois, un
simple micro-onde partagé par plusieurs familles. L’enfant ne peut pas y recevoir
ses amis, ni faire ses devoirs dans le calme. L’accès à l’école demeure très
aléatoire, compte tenu du changement régulier d’hôtels. Lorsqu’ils sont
scolarisés, cette mobilité empêche souvent ces enfants d’accéder aux tarifs
sociaux de la cantine scolaire, renforçant les situations d’insécurité
alimentaire. Propos recueillis auprès du SIAO 93
http://www.federationsolidarite.org/