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Jeudi
11 juillet, après plusieurs jours d’une violence extrême, La Cimade a pris la
décision de retirer ses équipes du centre de rétention administrative (CRA) du
Mesnil-Amelot pour trois jours. La politique menée par le ministère de
l’intérieur en rétention a des conséquences d’une extrême violence pour les
personnes enfermées.
Ces derniers jours,
ces violences ont atteint un degré intenable : tentatives de suicide répétées,
automutilations, enfermement en cellule d’isolement disciplinaire pour réprimer
une grève de la faim, etc. Dans ce CRA, le plus gros centre de France,
situé au pied des pistes de l’aéroport de Roissy en Seine-et-Marne, ces
violences ne permettent plus aux équipes de La Cimade d’exercer leur mission
d’accompagnement juridique dans de bonnes conditions.
Ce retrait de trois
jours intervient seulement deux semaines après la lettre envoyée au ministre de
l’intérieur par La Cimade et 21 autres associations lui rappelant l’urgence de
la situation en rétention et la nécessité notamment de prendre en charge les
personnes atteintes de troubles psychiques graves. Sa réponse reçue cette
semaine mentionne seulement que « la prise en charge psychologique des
personnes retenues va faire l’objet d’un renforcement là où les besoins seront
identifiés. » Le ministre ne semble pas comprendre l’ampleur du phénomène ni
mesurer ses conséquences pour la vie et la santé des personnes enfermées sous
sa responsabilité. Pour le reste, dans sa réponse, Christophe Castaner nie la
violence de la politique du tout enfermement, la maltraitance institutionnelle
de ces lieux de privation de liberté ainsi que les pratiques illégales des
préfectures"
La crazette N°2. CIMADE |
Et pourtant….
" Une
jeune Géorgienne de 16 ans. Le 13 mai, elle a été placée en rétention
au centre du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) avec son père, qui était sous le
coup d'une interdiction de retour sur le territoire français depuis
août 2018. Peu importe que l'adolescente ne soit pas responsable de la
situation de son paternel : en France, on ne sépare pas les enfants de leurs
parents en situation irrégulière, on préfère placer les familles entières en
rétention. Au début de la semaine, rapporte l'association de défense des
migrants la Cimade, qui intervient au centre de rétention administrative (CRA)
du Mesnil-Amelot, Irina a dû être hospitalisée après avoir avalé des pièces de
métal.Un Tunisien de 32 ans. Père d'une petite fille française âgée aujourd'hui de 5 ans, il était autorisé à ce titre à séjourner en France, jusqu'à ce qu'une condamnation à une peine de prison en 2016 n'entache ses projets. Peu avant sa levée d'écrou, il se voit délivrer une obligation de quitter le territoire français (OQTF). En mars, direction le CRA de Metz, puis celui du Mesnil-Amelot, après qu'il a refusé d'embarquer dans un avion en avril. En mai, il évite une nouvelle fois l'expulsion en déposant une demande d'asile tardive, précise-t-on à la Cimade. Au début de la semaine, Abdel s'est taillé les veines.
Un ressortissant du Cap-Vert âgé d'une trentaine d'années. A l'automne, il lui a été délivré une OQTF. Placé en rétention au Mesnil-Amelot pendant quatre-vingt-sept jours, soit trois de moins que le délai maximum de quatre-vingt-dix jours, il a tenté le tout pour le tout en avalant un coupe ongle le 15 mai, alors qu'il devait être présenté à l'embarquement, rapporte le Parisien. Hospitalisé à Bobigny (Seine-Saint-Denis), il a subi une opération chirurgicale, les lames risquant de provoquer des lésions internes. "
Libération 24 Mai
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