Répondant
à l’appel « nous voulons des coquelicots « des habitants se sont réunis
hier soir devant la mairie de Villepreux pour réclamer l’interdiction totale
des pesticides.
Nous vous donnons rendez-vous dès à présent
le vendredi 2
novembre.
Les amis des coquelicots seront ce soir là dans la lumière : apportez
vos lampions, lanternes, lampes solaires...
Communiqué du vendredi 5 octobre 2018
Etes-vous dix ce soir, ou cent, ou mille ? Quel
que soit votre nombre, recevez de l’association « Nous voulons des
coquelicots » un vibrant merci. Ou mieux, comme on dit ailleurs, un abrazo, c’est-à-dire une étreinte, une
accolade. Notre mouvement est avant tout celui d’humains parlant à d’autres
humains, sur un ton différent de celui des langues de bois habituelles. Notre
mouvement est celui de la vie en marche, et rien ne l’arrêtera plus.
Nous vous devons quelques explications. Nous ne savons
plus, nous ne voulons plus savoir comment tout a commencé. Et c’est très bien,
car tout ce qui se crée autour de nous appartient aussitôt à tout le monde. Disons
que nous avons été saisis, emportés par le besoin d’agir enfin, sans chefs ni
argent, simplement parce que nous n’avons plus le temps. Nous savons, et vous
savez, que de merveilleuses formes vivantes sont envoyées au tombeau par la
dissémination des pesticides.
Inutile de trop insister, car si vous êtes là, c’est
que vous en savez autant que nous. Mais nous voulons dire l’obligation qui nous
est faite d’unir toutes les forces sociales, et morales, disponibles. Nous
prônons un sursaut. N’ayons pas peur des mots : nous souhaitons un sursaut
historique qui montrera enfin à qui gouverne que cela ne peut plus durer. Ce
qui est en jeu est sacré, et ne saurait être négocié avec qui que ce soit. Nous
sommes et nous serons chaque jour un peu plus le peuple, celui qui dans un pays
démocratique fait la loi.
Tant de désillusions parsèment le chemin de la
liberté. Sincèrement, nous n’avons plus l’espoir que la solution puisse surgir
de la politique classique. Toutes les tendances ont accepté ou défendu
l’invasion du monde par les pesticides. Nous en sommes encore à discuter de
l’interdiction du glyphosate, alors qu’une toute nouvelle étude montre que ce
poison de Monsanto s’attaque aussi, comme les néonicotinoïdes, interdits depuis
le 1er septembre, aux abeilles. La vérité, qui l’ignore
encore ? L’industrie des pesticides se renforce d’année en année malgré
les preuves du crime, et trouve assez d’appuis dans l’administration de l’Etat
français pour commercialiser trois molécules quand une seule est interdite.
Amis des coquelicots, avez-vous entendu parler des
SDHI, ces pesticides utilisés massivement sur le blé des plaines ? Non,
probablement. Des scientifiques de l’Inra, de l’Inserm, du CNRS pensent qu’ils sont
la cause de très graves maladies chez les enfants et les adultes. Combien
faudra-t-il de morts ? Un million, cinq, dix ?
Mais notre Appel ne s’intéresse pas seulement aux
hommes. Tout ce qui est vivant est désormais contaminé, et menacé. Les oiseaux,
les insectes dont nos sublimes abeilles, les papillons, les eaux. Est-ce
possible ? En tout cas, c’est devenu insupportable. Et parce que c’est
devenu insupportable, il faut se lever. Sans plus attendre une seconde.
La mobilisation que nous menons avec vous n’a pas de
précédent. Cette ruse est souvent utilisée pour mobiliser les troupes, mais
nous pensons en effet que nous créons une coalition toute nouvelle. Ce
mouvement nous oblige tous à sortir de ce que nous sommes d’habitude. Oui, il
faut un peu s’oublier. Trouver du temps et de l’énergie pour une cause
supérieure à nous tous. C’est compliqué, c’est évidemment difficile, mais nous
vous le disons sans hésiter : sans un mouvement personnel, constant,
héroïque - lâchons le mot -, l’Appel des coquelicots apparaîtra demain comme
une dérisoire tentative.
Notre objectif est limpide : forts de 5 millions
de soutiens, nous contraindrons nos gouvernants. Comment ? Nous aurons
l’occasion d’en reparler, mais soyez certains que nous avons beaucoup à dire
sur la question. Au-dessous, nous en resterions à une pétition, que nous
considérons comme une antithèse de notre Appel.
L’Appel des coquelicots est en effet un Appel à,
l’action et retenez-bien ces mots : le 5 octobre n’est que le premier de 24
rendez-vous mensuels. Même si le premier n’est pas à la hauteur de nos
espérances communes, comprenez que nous allons tous apprendre. En octobre 2020,
nous serons des millions devant les mairies de France. Et bien avant cela, vous
tous, individus et comités divers, vous aurez trouvé, imaginé, créé des
milliers d’événements de toute taille, de toute sorte, en soutien à notre Appel
commun.
Amis des coquelicots, tout - rigoureusement tout - repose
sur vous. Vos idées et enthousiasmes, vos poèmes, vos cris, vos amis, vos
enfants, votre joie de vivre.
Le site nousvoulonsdescoquelicots.org en rendra compte
autant qu’il nous sera possible. Amis des coquelicots, votre présence est
un bonheur. On vous embrasse. Nous allons gagner.