La commission européenne a déclaré en 2010 :
« Les Roms qui vivent
dans l’union européenne sont des citoyens de l’Union et ont, à ce titre, les
mêmes droits que tout autre citoyen »
Belle affirmation de
principe que la réalité quotidienne bafoue tous les jours, toutes les minutes.
Partout les Roms sont rejetés, discriminés, expulsés.
Partout les Roms sont rejetés, discriminés, expulsés.
Parlons du bidonville de
Triel sur Seine où vivent des familles Roms de Roumanie.
Le collectif Romyvelines composé
de plusieurs associations appuyés par des syndicats, des partis politiques
s’est constitué en 2008 afin d’accompagner, de soutenir ces familles.
·
Contre les expulsions du territoire (recours souvent gagnés
en justice)
·
Pour l’accès aux droits : scolarisation de tous les
enfants, (à noter qu’il y a tout juste 3 ans les pouvoirs publics ont enfin mis
en place un bus scolaire, réclamé depuis des années par les associations pour
amener les enfants dans les écoles de Triel) accès aux soins, droit au séjour,
demande de logement ou d’hébergement
·
Contre les préjugés (fête sur le terrain, diverses expos,
animation de films etc.)
·
Pour tenter, hélas
en vain, d’améliorer les conditions de vie sur le terrain qui
n’ont jamais abouties : pas d’eau, électricité très précaire, ramassage
d’ordures inadapté et insuffisant.
Vue du premier campement |
En 2012 en application de la circulaire
du 26 août 2012 le sous-préfet de St Germain a mandaté l’opérateur social le
PACT, (aujourd’hui SOLIHA) pour en un 1er temps un diagnostic social
suivi d’un accompagnement social dans le cadre d’une MOUS (maitrise d’œuvre
urbaine et sociale).
En 2013 l’opérateur social a dressé une
liste des personnes qu’elle prenait en charge.
A noter que des membres du
collectif Romyvelines ont continué les permanences instituées depuis 2008
d’abord selon les demandes puis à partir de 2011 toutes les semaines dans un
mobil home aménagé par le secours catholique partenaire très actif sur le
terrain.
En même temps les familles
étaient enfin soulagées de la crainte quotidienne de l’arrivée de la police
avec OQTF
(Obligation de Quitter le Territoire Français).
Cet accompagnement a permis à la
majorité des personnes de trouver un emploi ou une formation et ainsi à de
nombreuses familles d’accéder à un logement (27 familles logées de 2014 à 2017;
5 autres vont emménager dans les semaines qui viennent).
Il a également permis aux enfants du
bidonville de suivre une scolarité quasi-normale de la maternelle au collège,
et même à quelques un(e) s d'entrer en lycée.
Fin 2016 n’ayant plus de budget pour
financer la MOUS (La
Maîtrise d’Ouvre Urbaine et Sociale a pour objectif de promouvoir l’accès au
logement des personnes et familles défavorisées). La préfecture a décidé de
l’arrêter et aussi de démanteler le terrain. Parallèlement le préfet de région
a mandaté la plate-forme AIOS (Accueil, orientation, information et suivi) pour
accompagner les personnes non suivies par SOLIHA (Solidaire pour l’habitat)
avec un nouveau diagnostic social et l’assurance d’un accompagnement individuel
où ils se trouvent.
Vue du deuxième campement |
A ce jour l’épée de Damoclès vient de
tomber : Le bidonville sera
évacué dans la semaine du 24 au 28 juillet, cette précision nous est donnée
par le sous-préfet.
Le collectif Romyvelines
reconnait l’effet positif de l’action de la préfecture des Yvelines par
l’intermédiaire des 2 sous-préfets successifs de St germain qui ont permis
pendant 5 ans la stabilisation des familles l’accès au logement pour environ 30
d’entre elles et la promesse pour toutes celles ayant un emploi. Cette réalité
met à bas les affirmations de certains élus qui ont osé déclaré que les Roms
« n’avaient pas vocation à s’intégrer ».
Il regrette que l’évacuation
se fasse avant que l’entrée dans un logement de toutes les personnes
« éligibles » ne soit effective (ce qui peut demander plusieurs
mois) et qu’elles soient dans l’obligation d’accepter un hôtel : un coût exorbitant
pour la société et un logis incompatible pour les familles avec des enfants.
Il regrette que la demande
initiale de trouver un terrain à aménager pour toutes les personnes qui ne
pourront pas avoir un logement pour diverses raisons ne soit pas
réalisable ?
Il proteste qu’ainsi au
moins 70 personnes vont se retrouver après 2 ou 3 nuits d’hôtel dans la rue.
Il regrette que les élus des
communes, du conseil départemental ne se sentent pas concernés par ce drame qui
s’annonce.
Il est à noter que d’après M. le sous-préfet nous sommes le seul département où le financement de la MOUS n’ait été pris en charge que par l’Etat, aucune collectivité locale n’a accepté d’y participer contrairement à ce qui se fait dans d’autres départements.
Nous rappelons si besoin en
est qu’il s’agit d’êtres humains, d’enfants que l’on est en train de détruire
(quid d’une scolarité si bien commencée quand il faut errer d’un lieu à
l’autre, toujours rejetés, toujours méprisés, toujours stigmatisés).
Il est beaucoup plus facile
de condamner des conduites induites par nos comportements, nos regards, notre
mépris que de réaliser que c’est justement cela qui conduit à certaines
dérives.
Essayons plutôt de
construire ensemble des projets qui leur permettent, enfin, de réaliser leur
souhait : s’intégrer tout en respectant nos différences à tous.
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