Athées et
Croyants de toutes confessions doivent s’unir contre toutes les formes d’intégrisme.
Les musulmans ne sont pas des terroristes.
Les musulmans doivent "manifester leur
colère" après l'attentat contre l'hebdomadaire Charlie Hebdo, qui est un
peu "l'équivalent de ce qu'a été le 11 septembre pour l'Amérique", a
déclaré mercredi le recteur de la grande mosquée de Bordeaux, Tarek Oubrou,
l'un des principaux artisans du dialogue islamo-chrétien en France.
Juste avant d'apprendre l'attentat, le recteur Oubrou
avait pu saluer le pape François en compagnie de trois autres imams engagés
dans le dialogue inter-religieux avec plusieurs responsables de l'Eglise de
France. Le pape leur avait demandé à chacun de "prier pour lui".
"Avec ce drame, on est presque passé à un geste
de guerre", a estimé devant des journalistes M. Oubrou. Il a souligné
qu'il était dans le passé hostile à l'idée de manifester mais appelait cette
fois "les musulmans à sortir massivement dans les rues pour dire leur
dégoût".
La délégation était accompagnée par Mgr Michel
Dubost, évêque d'Evry, et par le père Christophe Roucou, responsable des relations
avec l'islam de l'Eglise française, avec lesquels ils travaillent depuis des
années.
"J'invite les chrétiens à participer avec force à
ces manifestations. J'ai envie de dire: assez!", a commenté Mgr Dubost,
soulignant qu'il avait ressenti la même peine que les musulmans de France,
quand, autrefois, "on assimilait les chrétiens à l'apartheid ou
l'inquisition".
Il a critiqué une conception anti-religieuse de la
laïcité qu'il tient en partie responsable des tensions: "il y a une
ignorance crasse qui engendre paradoxalement les extrêmes. Le refus de la
question religieuse conduit à la violence".
"La liberté d'expression est absolument
nécessaire même si on n'est pas d'accord avec tout", a-t-il dit, en
estimant que "le trépied de la démocratie, basé sur le vote, l'information
et l'entraide sociale, doit être renforcé", notamment par les rencontres
entre jeunes musulmans et chrétiens.
Djelloul Seddiki, directeur de l'institut Al Ghazali
de la Grande Mosquée de Paris, a aussi estimé que le dialogue n'aboutira pas
"s'il est laissé aux seuls théologiens". "Nous ne voulons pas
être les juifs de demain", a-t-il ajouté, rappelant la hantise des juifs
pendant l'Occupation allemande.
Mohammed Moussaoui, président de l'Union des mosquées
de France, a appelé les médias à la responsabilité, sinon "c'est le
superficiel, la peur du musulman qui va remonter".
Les imams et responsables catholiques ont appelé à
veiller à la formation des prêtres et des imams, pour éviter les mauvaises
représentations fréquentes de la religion de l'autre.
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